Les États-Unis pourraient empêcher la Chine d’acheter des réacteurs General Electric

Dans une nouvelle étape de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, l’administration Trump réfléchirait à restreindre la vente de réacteurs et autres composants aéronautiques d’après des sources à Reuters. Comac et son C919 devrait concurrencer Boeing d’ici quelques années.

Réacteur comac c919
Un Comc C919, équipé de réacteurs Leap. (Credits: wikimedia)

Vers des restrictions?

D’après l’agence de presse Reuters, les États-Unis pourraient décider de restreindre l’export de réacteurs General Electric et de pièces Honeywell, composant le Comac C919. Les éléments concernés sont par exemple le Leap-1C, réacteur perforé fabriqué par CFM International, avec le français Safran.

Honeywell fournit l’APU, l’avionique du cockpit, la navigation et la radio et les trains d’atterrissage. Ce sont donc des pièces stratégiques et vitales, qui, si elles venaient à manquer, retarderaient la commercialisation de l’appareil.


La question devrait être soulevée lors d'une réunion sur la manière de limiter l’ exportation de technologies américaines vers la Chine jeudi 20 février 2020 et lors d'une autre réunion avec les membres du cabinet du président Donald Trump prévue pour le 28 février, selon certaines sources.

Si les États-Unis décidaient de nouvelles restrictions, a déclaré une personne connaissant bien le dossier, la Chine pourrait riposter en commandant davantage d'avions à Airbus, plutôt qu'à Boeing, en crise, dont un quart des ventes est fait en Chine.

Des personnes connaissant bien la question ont déclaré que certains responsables de l'administration craignaient que les Chinois ne fassent de l'ingénierie inverse pour certains articles, bien que d'autres disent qu'une abondance de moteurs LEAP en Chine n'a pas permis d'y parvenir jusqu'à présent.

C919 comac engine
Un réacteur Leap sur un avion C919 Comac ( credits: Safran)

L’ambition chinoise

La Chine prépare la commercialisation de son C919, moyen-courrier produit par Comac, actuellement en phase de certification. L’objectif est de proposer un avion concurrent à l’Airbus A320 et au Boeing 737, capable de transporter 168 passagers sur 5 500 km.

Cet appareil a effectué son premier vol le vendredi 5 mai 2017. Le 27 février 2018, le programme C919 enregistrait 815 commandes de 28 clients (commandes fermes et options d’achat).

Cependant, malgré un important soutien financier de l’Etat chinois, le C919 rencontre des difficultés techniques diverses. La nacelle et le réacteur semblent être soumis à des forces plus importantes que prévues, nécessitant un renforcement. Seulement un cinquième des heures de vols nécessaires à la certification par les autorités chinoises ont été réalisées à ce jour.

Un secteur stratégique

Actuellement, la croissance du transport aérien chinois se fonde sur les avions européens et américains. À l’avenir, la Chine espère développer sa propre industrie aéronautique. Le pays représente actuellement un quart de la flotte mondiale d'avions commerciaux.

D'ici 2037, ce chiffre devrait atteindre 18 %, selon un rapport de Boeing. Parmi les nouvelles livraisons, Boeing estime que la Chine aura besoin de 5 730 avions monocouloirs d'ici 2037, soit 75 % de sa flotte totale.


Le futur plus gros marché aérien du monde

Avec près de 1,3 milliards de chinois actuellement, la Chine devrait voir sa population stagner d'ici à 2050. Selon certaines prévisions, c'est 800 millions de passagers supplémentaires qui devraient arriver sur le marché aérien d'ici à 2035.

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