2010-2019: 10 ans d’aviation en images
En dix ans, l’aéronautique a fait d’immenses progrès techniques. Dans un même temps, l’aviation mondiale n’avait jamais connu une telle croissance, le nombre de passagers transportés ayant doublé. C’est donc un transport aérien en pleine mutation, toujours plus écoresponsable. Voici donc une sélection de dix instants, des événements qui ont impacté l’aviation sur le long terme.
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Le transport aérien a connu une expansion rapide, gagnant les pays émergents et en développement en Asie et en Afrique. Le nombre de passagers transportés augmente d’environ 4% chaque année.
2010: l’éruption du volcan Eyjafjöll
Tout commence par l’éruption d’un volcan islandais, l'Eyjafjöll, ensommeillé depuis 1823. Le 20 mars 2010, le volcan entre en éruption, entraînant une coulée de la lave accompagnée d’un large panache de cendre. En avril, le trafic aérien est alors interrompu par sécurité. En effet, les particules de métal du nuage peuvent étouffer et endommager gravement les réacteurs des avions. |
| Le volcan Eyjafjöll en éruption prise depuis un avion. |
Au total, près de 100 000 vols sont donc annulés sur une période de 8 jours, soit 48 % du trafic aérien total et environ 10 millions de passagers affectés.
2011: le Boeing 787 entre en service
Le Boeing 787 Dreamliner, qui a effectué son premier vol en 2009, est livré à son premier client en 2011. All Nippon Airways reçoit son nouveau long-courrier, qui remplacera à terme des avions comme le Boeing 767. |
| Le premier Boeing 787 destiné à la compagnie aérienne japonaise ANA (crédits:Boeing) |
Le 787 intègre différentes innovations. L’aile dont l'extrémité est recourbée vers l'arrière permet d’améliorer les performances de l’avion. Le circuit hydraulique qui sert à actionner les volets, le train d’atterrissage et les freins, a lui, été largement remplacé par des moteurs électriques.
Les matériaux composites sont utilisés à hauteur de 50 % contre 11 % par exemple pour le B777. La consommation en kérosène est réduite de 20%. Le Boeing 787 peut ainsi être considéré comme le premier avion d’une nouvelle génération de bimoteurs plus performants et économes en carburant. Ils permettent de relier des villes de tailles inférieures sans utiliser des hubs. Le transport long-courrier est en transformation pour cette raison.
2012: le Neuron, premier drone de combat européen
Le premier drone de combat furtif de Dassault Aviation est présenté pour la première fois le 19 janvier 2012 à Istres. Conçu en coopération avec Thalès, le suédois Saab ou l’italien Alenia Aerospace notamment, il est considéré comme un UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle). |
| Le drone Neuron durant l’atterrissage sur la base d’Istres (source:Wikimedia) |
Le Neuron, d’une envergure de 12 à 12,5 mètres et d’une longueur de 10 mètres environ, possède un fuselage bombé destiné à masquer les aubes du compresseur à la vue des radars. C’est un démonstrateur et doit donc permettre de développer de nouvelles technologies. Seul 1 seul exemplaire a été construit et l’investissement est de près de 500 millions d’euros environ. L’aviation militaire entre dans une nouvelle ère.
2013: le premier vol de l’A350
L’Airbus A350 s’envole pour la première fois le 14 juin 2013 à 10 heures, à l’aéroport de Toulouse Blagnac. L’objectif du constructeur européen est de proposer un avion de nouvelle génération, capable de remplacer les Boeing 777 et Airbus A340 notamment. |
| L’Airbus A350 s’envole de l’aéroport de Toulouse devant les salariés du constructeur européen (crédits: Airbus) |
Doté de réacteurs Rolls-Royce Trent XWB, l’A350 affiche une réduction de la consommation de kérosène de 25%. La structure primaire de l'avion est allégée, constituée de 53 % de matériaux composites (fuselage, voilure, ailes et empennage).
En novembre 2019, le programme A350 comptait 963 commandes. Il symbolise le renouveau du long-courrier, passant de l’ère du 747 à l’ère du numérique. Présents de la conception à l’exploitation en passant par l’assemblage, les nouveaux outils numériques révolutionnent l’aviation.
2014: la disparition du MH370
Le 8 mars 2014 à 0h41, le Boeing 777-200ER de Malaysia Airlines immatriculé 9M-MRO décolle de l’aéroport de Kuala Lumpur. À destination de Pékin, il transporte 239 personnes, dont 13 chinois. À 1h19, l’appareil envoie sa dernière communication radio. Le transpondeur et l’ADS-B sont ensuite coupés, l’avion disparaît des écrans radars. À 2h15, un radar militaire enregistre la dernière position de l’avion, dans l’Océan Indien. |
| Le Boeing 777 9M-MRO photographié une semaine avant de disparaître. (crédits:Jetphotos) |
Les recherches se succèdent mais sont vaines. Cependant, des éléments d’avion sont trouvés, un flaperon est ramassé à la Réunion en 2015 par exemple. Si l’avion s’est écrasé, une question demeure: Quelles sont les causes de cet accident aérien? Le plus grand mystère de l’aérien reste entier.
2015: crash de Germanwings
10h41, le 24 mars 2015, un Airbus A320-200 s’écrase dans le massif des Trois-Évêchés dans les Alpes françaises. L’avion est rapidement identifié: il est exploité par Germanwings et effectuait le vol Barcelone-Düsseldorf. Les 150 passagers et membres d’équipage sont morts. |
| Débris de l’A320 de la Germanwings, dont le logo rouge et jaune est reconnaissable |
L’enquête a révélé que le copilote Andreas Lubitz s’était retrouvé seul dans le cockpit, amenant délibérément l’avion à s’écraser. Il présentait des troubles psychiatriques. Les enquêteurs ont également découvert des feuilles d’arrêt-maladie déchirées au domicile d’Andreas Lubitz, montrant qu’il n’aurait pas dû voler le 24 mars, jour de la catastrophe.
Ce crash est un choc pour le transport aérien. De nombreuses compagnies interdisent depuis la présence d’un seul pilote dans le cockpit.
2016: Solar Impulse boucle son tour du monde
Le 26 juillet 2016, Solar Impulse 2 atterrit à l’aéroport Al-Bateen d’Abou Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, piloté par Bertrand Picard. En mars 2015, André Borschberg débutait la première étape d’un tour du monde 100% électrique. L’avion a donc cumulé plus de 500 heures de vol et parcouru environ 42 000 km. Sur le dessus de l’aile de l’avion, 17.000 cellules photovoltaïques sont disposées, nécessaires à son alimentation électrique. |
| Solar Impulse s’approche de la ville de San Fransisco |
Solar Impulse est une avancée importante vers une aviation verte, plus respectueuse de l’environnement. Les avions utiliseront de plus en plus d’électricité à l’avenir. L’aventure Solar Impulse, malgré des problèmes techniques, s’avère être « puissante démonstration du potentiel des technologies propres d’aujourd’hui » comme le souhaitait Bertrand Picard.
2017: l'année la plus sûre de l'histoire de l'aviation civile
La probabilité de mourir dans un accident d’un avion commercial est d'« une chance sur 16 millions », selon Adrian Young, chercheur de l’agence néerlandaise To70. Le trafic aérien a pourtant augmenté de 3 % en 2017 par rapport à 2016.Selon l’Aviation Safety Network, dix accidents impliquant des avions de transport civil ont été recensés sur l'année, pour un nombre de 44 victimes. Il a eu un accident mortel pour 7,360 millions de vols en 2017. Même si on intègre l’ensemble des accidents d’avions, non-commerciaux et militaire, l’année 2017 reste la plus sûre.
Ces statistiques montrent que l’aviation a fait d’énormes progrès pour améliorer la sécurité des vols, faisant de l’avion le transport le plus sûr au monde.
2018: le low-cost, paradoxe entre expansion et faillite
Le 12 septembre 2018, des salariés de la compagnie aérienne low-cost Ryanair manifestent dans l’aéroport de Francfort. Durant l’année 2018, le low-cost a effet connu quelques turbulences. |
| Des salariés de Ryanair manifestent à Francfort. |
La situation du low-cost est constatée. Son expansion s’est accéléré, représentant un tiers des passagers transportés au niveau mondial. Paradoxalement, la rentabilité n’est pas assurée à cause de la concurrence féroce menée qui tire les prix vers le bas. Par exemple, la compagnie aérienne danoise Primera Air proposait des vols transatlantiques à moins de 150€, voire même 99€. Quelques mois plus tard, la compagnie a cessé définitivement ses opérations.
Norwegian Air s’est ainsi retrouvé en difficulté, Small Planet Airlines et Cobalt ont disparu. Le low-cost continue de se développer même si son modèle est de plus en plus remis en cause. Ce phénomène dans le transport aérien s’inscrit dans la durée.
2019: le crash et l’immobilisation du 737 MAX
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| Boeing 737 MAX grounded in 2019. (Crédits:Reuters) |
Le 737 MAX est immobilisé, en Europe le 12 mars et aux États-Unis le lendemain. Les premiers éléments de l’enquête montrent que le MCAS, un système spécifique au 737 MAX destiné à éviter un décrochage en pilotage manuel et volets rentrés, s’est activé de manière intempestive. L’avion a donc piqué vers le sol. Cette cause a été confirmée pour un autre crash, celui du vol 610 de Lion Air le 29 octobre 2018.
La suspension des vols commerciaux du 737 MAX entraîne l’immobilisation totale de plus de 700 appareils dans le monde et l’arrêt de la production de l’avion. Les conséquences économiques sont nombreuses pour le transport aérien en général.
Début 2020: En janvier 2020, l’événement principal est l’épidémie de Coronavirus Covid-19. Parti de Chine, l’épidémie est devenue une pandémie en quelques semaines. Elle s’est rapidement transformée en une pandémie mondiale.
Conclusion: En 10 ans, le transport aérien a énormément évolué, ne serait-ce que le nombre de passagers qu’il a transportés. En 2010, 2,5 milliards de passagers ont été transportés selon l’ICAO. En 2019, ce chiffre s’élevait à 4,5 milliards.
Les progrès techniques ont grandement amélioré le confort et la sécurité des vols. Cependant, les accidents aériens continuent de marquer le transport aérien. En outre, les enjeux économiques et sociaux ainsi qu’une prise de conscience de l’impact environnemental de l’aviation (de l’activité de l’Homme) ont entraîné de profondes évolutions, dont la réduction de la consommation en kérosène des avions.
Coronavirus
La pandémie de coronavirus début 2020 entraîne un arrêt total du transport aérien, traversant ainsi sa plus grave crise. Le développement rapide, qui s’est accéléré au cours des dernières années, paraît aujourd’hui compromis. La demande de 2019 pourrait ne pas être retrouvée avant 2023.Retrouvez tous les articles sur le coronavirus:
