Airbus face au coronavirus
Face à la crise du coronavirus, l’avionneur européen Airbus a annoncé le 30 juin 15 000 suppressions de poste après avoir indiqué une forte réduction de sa production face à la crise du coronavirus.
 |
| Une chaine d’assemblage de la famille A320. (Crédits:Airbus) |
Un plan inédit de suppressions de postes
L’avionneur européen fait face à la crise actuelle du transport aérien. Après l’arrêt de la production puis le ralentissement des lignes de production, Airbus a annoncé la suppression de 15 000 postes.
Le retour du trafic aérien de 2019 ne devrait pas avoir lieu 2023 voire 2025 selon Guillaume Faury, le PDG d’Airbus.
5000 suppressions de postes en France pourraient avoir lieu, principalement à Toulouse, où 3 378 emplois seraient concernés par les suppressions au plus tard à l’été 2021. Parmi ces emplois, 2 398 d’entre eux se trouvent dans les usines d’Airbus Opérations, tandis que 980 postes sont dans le siège de l’entreprise. En outre, le plan prévoit 186 suppressions de postes chez ATR, le premier constructeur d'avions régionaux, dont 167 dans la superstructure ATR GIE et 20 au siège.
Des compagnies aériennes annulent
76% du chiffre d’affaires d’Airbus provient des avions commerciaux. Or, depuis janvier 2020, le transport aérien traverse une véritable crise. De nombreuses compagnies aériennes sont contraintes d’annuler des commandes ou reporter des livraisons. Le loueur Avolon a annulé 3 A330-900, Boc Aviation 1 A320neo, Cit leasing 1 A330 900, Saudigulf 16 A220-300. Des clients non identifiés ont annulé 4 A320neo.
Les loueurs sont particulièrement touchés par la chute de la demande car les compagnies aériennes demandent des reports de paiement des loyers alors qu’ils doivent rembourser leurs prêts.
EasyJet a par exemple reporté la livraison de 32 avions de la famille A320neo. Air France a décidé de reporter la réception d’A350. Selon Reuters, AirAsia aurait même refusé de prendre livraison de 4 A320neo et 2 A321neo.
L’Allemagne est le pays le plus touché par ce plan. 5100 postes seraient supprimés. La ligne d’assemblage de la famille A320 à Hambourg en Allemagne est également très impactée. Ainsi en Allemagne du Nord, 3200 postes seraient supprimés.
De nouvelles cadences
Avec la pandémie de coronavirus, les anciennes cadences de 2019 pourraient être retrouvées d’ici 2025. Pour la famille A320, la reprise pourrait cependant avoir lieu en 2022 ou 2023. Concernant les avions gros-porteurs, comme le 777 et l’A330, une vague de remplacement devrait avoir lieu dans les prochaines années.
Les cadences de production d’Airbus auraient pourtant dû être complètement différentes. Mi-2021, la famille A320 devait atteindre 63 exemplaires par mois et même 65 en 2022-2023. En 2019, le site de Hambourg avait recruté 1000 personnes et en janvier 2020, une rumeur annonçait 1500 à 2000 embauches à Toulouse.
L’A321XLR, le nouvel avion monocouloir long-courrier, avec un rayon d’action plus important, pourrait être le modèle le plus plébiscité par les compagnies aériennes. À la recherche d’avions plus performants et plus petits pour correspondre à une demande inférieure, l’A321neo pourrait prendre plus d’importance à l’avenir. L’avion a déjà enregistré près de 300 commandes depuis son lancement en 2019, dont 50 pour American Airlines et 36 pour Qantas.
Le PDG d’Airbus a annoncé au journal allemand Die Welt qu’ «aucune chaîne d'assemblage final ne sera fermée [...]. La production de tous les modèles se poursuivra, mais à un rythme plus lent. »
Airbus a également indiqué avoir repoussé son objectif de 10 milliards de dollars de chiffres d’affaires dans le secteur des services en 2030.
